LES PRINCIPES DE L'ETHOLOGIE

 

  1. L'éducation du couple homme/cheval est basée sur la confiance et le respect mutuel, gage indispensable à la sécurité
  2. Notion de confort/inconfort
  3. Notion de désensibilisation/sensibilisation
  4. Le savoir être
  5. Le réflexe d'opposition
  6. La fuite
  7. L'instinct grégaire
  8. Manifestation de défenses
  9. La notion de temps et d'étapes d'apprentissage

 

RAPPEL sur les 3 fondamentaux :

 

  • à pied: confiance, respect, connexion
  • monté: direction, flexion, impulsion

 

 

 

1- L'éducation du couple homme/cheval est basée sur la confiance et le respect mutuel, gage indispensable à la sécurité.

 

 Cette confiance est basée sur la sécurité et le confort que vous apportez au cheval. Il ne vous craint pas et sait s'en remettre à vous même dans les situations les plus délicates. Il apprend à ne pas avoir peur des choses qui ne le concernent pas (l'oiseau qui s'envole soudainement, le chien qui arrive en courant, le cycliste, le tracteur et bien d'autres encore). Il doit savoir qu'avec vous, rien de fâcheux ne peut lui arriver et que vous serez toujours là pour lui. Cette confiance s'obtient progressivement et peut être très grande. Il vous appartient ensuite de ne pas la trahir.

 

 Un cheval fiable et sûr donne de l'assurance au cavalier et apporte la sécurité.

 

 Le respect, c'est avant tout faire bouger les pieds de l'autre! Avoir le contrôle des pieds du cheval c'est agir sur son physique, son mental et son émotionnel. Cela  permet également d'accroitre la sécurité. Le cheval ne me bouscule pas, il apprend à respecter « mon espace » à pied comme à cheval. A titre d'exemple, un cheval respectueux ne marche pas sur les pieds, ne vous emmène pas en force vers un endroit tentant, ne bouge pas au montoir et répond de façon positive à nos aides.

 

 

2- Notion de confort/inconfort

 

 Après la sécurité, l'élément le plus important pour une proie est le confort. Le cheval recherche toujours le confort. Pour son apprentissage, l'homme utilise avec le cheval des stimuli d'inconfort progressif (ce qu'on appelle le renforcement négatif) pour le motiver à chercher...le confort. Ces stimulus s'exercent sous forme de pression tactile ou encore par le langage du corps (geste, mental, intention, énergie). Le cheval cherche la bonne réponse. A l'instant même ou il la trouve, l'inconfort cesse amenant à nouveau du confort. On peut augmenter le confort par du renforcement positif comme la récompense sous forme de caresse ou de friandise.

 

 

3 - Notion de désensibilisation/sensibilisation

 

 La désensibilisation: diminution progressive des réactions (de peur ou d'inquiétude le plus souvent) à un stimulus que l'on répète et que l'on augmente peu à peu quand le cheval n'a plus peur. Contrairement à une surexposition, le cheval garde un contrôle sur la situation. En effet, l'homme l'aide en utilisant notamment la technique approche/retrait et cesse le stimulus dès que le cheval commence à l'accepter sans fuite ou le diminue si le cheval est trop inquiet. La désensibilisation, c'est apprendre au cheval à ne pas se sentir concerné par des stimuli qui le mettent initialement en insécurité.

 

 La sensibilisation: c'est avoir une réponse à un stimulus donné. Elle fait appel à l'expérience. Le cheval se sent concerné par une demande et donne une réponse appropriée. L'idéal étant d'arriver à une grande légèreté et finesse de réponse.

 

 

4 - Le savoir être

 

 Votre langage corporel exprime vos émotions et votre intention. Vous ne pouvez pas mentir à votre cheval car il possède la capacité de vous lire parfaitement. Votre regard, vos gestes et votre mental exprime votre intention. L'intention est le plus puissant outil de communication: vous apprenez à développer la visualisation positive, une grande concentration et à moduler votre énergie suivant la situation.

 

 Le savoir-être n'est donc pas qu'un ensemble de techniques pures (savoir-faire) mais une posture mentale adaptée à l'observation, la compréhension et la communication avec le cheval. Il s'agit d'une attitude positive, progressive et naturelle, être en cohérence pour savoir se faire comprendre mais aussi savoir motiver. Les outils et les exercices ne sont jamais une fin en soi mais au service des concepts et vous permettent d'avancer sur le chemin. Cette philosophie de l'homme de cheval va bien au delà de sa relation avec le cheval, c'est un art de vivre au quotidien.

 

 

5 - Le réflexe d'opposition

 

 Naturellement, le cheval résiste à la pression. Pour travailler ensemble, vous devez lui apprendre à cesser de résister à cette pression pour qu'il puisse notamment répondre à vos aides. Ensuite, vous obtiendrez des réflexes positifs: sa réponse sans hésitation aussi léger et doux que possible, aussi bien à pied que monté.

 

 Aussi doux que possible, aussi ferme que nécessaire: c'est la fameuse « main de fer dans un gant de velours »on utilise 4 phases progressives dans chacune de nos demandes qui correspondent à suggérer, demander, dire, promettre. Elles permettent au cheval de réfléchir et de chercher des réponses. La séquence des phases est quelque chose de naturel pour le cheval car il y recourt avec les autres membre du troupeau. Chacune de ces phases est menée avec fluidité, sans brusquerie, de façon à être prêt à cesser et à supprimer toute pression à tout moment.

 

 La pression motive, le relâchement enseigne: ce qui compte, c'est moins ce que vous faîtes mais l'instant ou vous cesser de le faire.

  

 

6 - La fuite

 

 L'instinct de survie du cheval réside dans sa capacité à fuir. Il le pousse à avoir cette réaction de proie devant tout ce qu'il lui apparaît comme un danger potentiel. Le cheval détecte des stimulus sensoriels trop faibles pour que nous puissions les percevoir. Le réflexe de fuite instantanée déclenché par un stimulus n'est pas de la stupidité, c'est une réaction naturelle.

 

 Ce comportement d'auto préservation se manifeste lorsque sa sécurité est remise en cause. Vous ne pouvez pas en vouloir à un cheval de détaler le plus vite et le plus loin possible quand il se sent en danger de mort. On ne peut pas reprocher à un cheval de se comporter comme un cheval. Par contre, vous pouvez lui apprendre à gérer sa peur, à rester cool en s'en remettant à vous (le leader).

 

 

7 - L'instinct grégaire

 

 Par nature, le cheval est sociable et grégaire. Sa sécurité repose sur le fait d'être avec ou de rester près du troupeau. Moins un cheval est confiant, plus il est bas dans la hiérarchie des préférences, plus il aura tendance à être grégaire. Il n'aime pas être seul et s'attachera à n'importe quel être vivant si celui ci n'est ni un rival, ni une menace. Pourquoi pas vous?

 

 

8 - Manifestation de défenses

 

 Se cabrer, grincer des dents, coucher les oreilles, refuser de bouger sont des réactions d'autodéfenses. Ces attitudes ne sont pas dirigées contre vous pour vous embêter ou vous contrarier. Elles traduisent un manque de respect, qui est la conséquence d'un manque de confiance et d'estime envers l'homme. Ces défenses ont bien souvent été induites par l'homme sans qu'il en ait pris conscience. Et c'est seulement lorsqu'elles sont bien installées qu'elles sont prise en compte comme étant un problème. Bien souvent, le problème n'est pas le problème mais juste la partie visible de l'iceberg.

 

 

9 - La notion de temps et d'étapes d'apprentissage

 

 Il faut avant tout reconnaître et respecter l'ordre des étapes d'apprentissage. Andy Booth parle de «compréhension,  fondation, équitation et compétition ». On se doit d'apprendre à connaître le cheval (son point de vue, son langage, ses principes d'apprentissages) pour développer des bases solides afin de pratiquer une équitation claire et sûre. La compétition est l'étape ultime.

 

 C'est à pied que vous apprendrez 80% de ce dont vous avez besoin vous et votre cheval. Avant d'être monté, le cheval a besoin de vous faire confiance et vous comprendre, évitant ainsi des problèmes et craintes non fondées. Sans ce travail au sol, certaines lacunes vont voir le jour: ennuis de contrôle, de résistance et de sécurité.

 

 Il n'y a pas de notion de temps parfait dans la fréquence et la durée des séances. Tout apprentissage doit être progressif et adapté à chaque cheval. C'est le respect et la compréhension des principes d'apprentissages qui développera une bonne relation homme/cheval. Observez votre cheval, essayez d'être simple et clair, prenez votre temps, laisser votre cheval réfléchir, ne vous énervez jamais et faites preuve de calme, de patience et de persévérance.Il convient toujours d'arrêter une séance sur une bonne réponse, un effort supplémentaire du cheval sur un objectif donné avant qu'il en ait marre ou soit inattentif. Car le plus important n'est pas ce que vous demandez mais le moment ou vous arrêter de demander.

 

 On entend souvent dire qu'il faut beaucoup de temps, c'est vrai et faux à la fois!!! Tout dépend de ce que vous voulez obtenir et quel est le degré de relation actuel avec votre cheval. Parfois, on a l'impression de passer beaucoup de temps sur une ou deux petites choses qui peuvent paraître sans grande importance. Si c'est une étape essentielle, vous devez consacrer le temps nécessaire pour faire les choses correctement la 1ére fois, ensuite vous y passerez 2 fois moins de temps, et encore moins par la suite. C'est la meilleure façon de ne pas perdre ensuite beaucoup de temps à refaire indéfiniment le même exercice et en traînant le problème pendant des années.

Prenez le temps qu'il faut pour gagner du temps ensuite.

 

 

RAPPEL sur les 3 fondamentaux :

 

  • à pied: confiance, respect, connexion
  • monté: direction, flexion, impulsion